Après avoir été accusée par le CNRA d’avoir diffusé des « propos irrespectueux » à l’égard d’une institution de la République, la Direction générale de Walfadjiri a adressé une lettre ouverte au Président du Conseil. La chaîne conteste la démarche du régulateur et réaffirme son engagement envers la liberté de la presse, tout en dénonçant ce qu’elle considère comme une tentative de musèlement médiatique.

La tension monte entre Walfadjiri et le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Dans une lettre ouverte rendue publique ce 1er décembre 2025, la Direction générale du groupe audiovisuel a répondu au courrier reçu du régulateur le 28 novembre, courrier dans lequel Walf TV se voit reprocher la diffusion de « propos irrespectueux à l’endroit d’une institution de la République ».

Le CNRA, se fondant sur l’article 56 du Code de la presse, a exigé de la chaîne qu’elle prenne « les mesures nécessaires afin d’éviter toute rediffusion de contenus similaires », rappelant que la liberté d’expression doit s’exercer dans le respect strict de l’éthique et de la déontologie journalistiques.

Face à ces accusations, la Direction générale de Walfadjiri a choisi la transparence. Par une lettre ouverte adressée au Président du CNRA, elle dit vouloir « éclairer l’opinion » sur ce qu’elle qualifie de démarche « disproportionnée » et « peu conforme aux principes d’un régulateur impartial ».

Selon la direction, les propos incriminés relèveraient de l’analyse critique et de l’expression d’opinions journalistiques, éléments constitutifs du débat public dans une démocratie. « À aucun moment la chaîne n’a manqué de respect aux institutions, mais elle a permis la confrontation d’idées, indispensable au pluralisme et au contrôle citoyen », précise la lettre.

Le groupe audiovisuel estime également que le CNRA adopte une attitude sélective dans ses rappels à l’ordre, rappelant que d’autres médias ont diffusé des propos similaires sans encourir d’avertissement officiel.

« La régulation ne peut être perçue comme un instrument politique ou un moyen de pression sur un média », souligne la Direction générale, qui en appelle à un traitement équitable de toutes les entités médiatiques.

Tout en montrant sa disponibilité à dialoguer et à respecter les lois encadrant la presse, Walfadjiri réaffirme dans sa lettre que la liberté de ton et la diversité des analyses resteront au cœur de sa ligne éditoriale.

« Notre mission est d’informer, d’analyser et de donner la parole à toutes les sensibilités. Cela implique parfois des critiques, mais jamais des attaques gratuites », insiste la direction.

Cette passe d’armes entre Walfadjiri et le CNRA intervient dans un contexte où plusieurs organisations de journalistes alertent sur un rétrécissement de l’espace médiatique.
La réaction de Walfadjiri pourrait ainsi relancer le débat sur l’équilibre entre régulation, responsabilité journalistique et liberté d’expression.

Pour l’heure, la balle est dans le camp du CNRA, qui devra décider s’il maintient son avertissement, ouvre une procédure ou engage un dialogue avec l’un des groupes médiatiques les plus influents du pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *