Un village en lutte contre une décision unilatérale
Depuis le 15 janvier 2025, les habitants de Boutoumole, un quartier du village de Tobor dans la commune de Niamone, s’opposent à l’installation d’une décharge à ciel ouvert sur une ancienne carrière. Ce site reçoit les ordures de Ziguinchor, provoquant la colère des populations locales qui dénoncent un danger sanitaire et environnemental.
Une résistance organisée mais réprimée
Malgré des manifestations, des arrestations et une rencontre infructueuse avec le gouverneur Mor Talla Tine le 6 mars, les habitants restent mobilisés. Leur revendication est simple : l’arrêt immédiat des déversements. Face à cette opposition, les autorités ont durci le ton : les camions transportant les déchets sont désormais escortés par la gendarmerie pour empêcher toute obstruction.
Une décision imposée, source du conflit
Tout a débuté le 13 janvier 2025, lorsque le maire de Niamone, Atab Badji, a informé tardivement les habitants d’un accord secret avec une famille locale pour transformer une carrière en dépotoir. Deux jours plus tard, les premiers camions y déversaient déjà des ordures, sans concertation avec la population.
Une mobilisation croissante
Multipliant marches, points de presse et appels aux autorités, les habitants ont tenté d’obtenir gain de cause. Leur colère a été exacerbée par l’arrestation de quatre leaders le 8 février, dont Dr Lamine Diédhiou, pour « attroupement illégal ». Ces derniers ont été libérés mais restent déterminés.
L’entrée en scène des femmes du bois sacré
Le 3 mars, les femmes de Boutoumole, figures respectées de la communauté, ont rejoint le mouvement. Munies de calebasses, elles ont dénoncé les dangers de la décharge pour la santé des enfants et l’environnement.
Une répression grandissante
Le 10 mars, la gendarmerie a effectué une descente musclée chez plusieurs leaders. Le 21 mars, un jeune, Malang Dédhiou, a été arrêté, accusé d’avoir brisé la vitre d’un tracteur. Le collectif dénonce un prétexte visant à briser leur mobilisation.
Un soutien national et une issue incertaine
Le 13 mars, Amnesty International Sénégal, la RADDHO et la LSDH ont exigé la fermeture de la décharge, dénonçant une décision imposée et nuisible. Mais les autorités restent sourdes à ces appels.
La lutte de Boutoumole s’intensifie, mais jusqu’où ira-t-elle ? Faute de réponse satisfaisante, la tension pourrait encore monter.
