Comptes hors budget : la DIC lance une vaste enquête sur 63 comptes bancaires suspects
La Division des investigations criminelles (DIC) a ouvert une enquête sur 63 comptes bancaires hors budget, disséminés dans plusieurs établissements financiers. Après le dossier explosif des fonds Force Covid-19, les enquêteurs se penchent désormais sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024.
Dans un référé adressé au ministre de la Justice, Ousmane Diagne, le Premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, a recommandé des poursuites pénales. Le ministre a immédiatement transmis le dossier au Parquet général, qui l’a ensuite confié au Parquet financier. Ce dernier a donné le feu vert à la DIC, qui a démarré les investigations ce mardi.
Selon L’Observateur, les directeurs des banques abritant ces comptes devront tous être entendus. La première audition a concerné Aminata Faye Seck, directrice générale de la Banque islamique du Sénégal (BIS), convoquée pour s’expliquer sur des flux financiers opaques et des opérations hors cadrage budgétaire.
L’enquête révèle une nébuleuse de comptes ouverts sans autorisation légale. À la Banque Atlantique du Sénégal (BASN) par exemple, six comptes sont identifiés, liés à des opérations comme l’« appui Covid », le « rachat de créances Sofico » ou encore une mystérieuse rubrique non précisée.
À la Banque de Dakar (BDK), l’État a ouvert un compte sans destination connue. La BGFI Bank abrite huit comptes au nom de l’entité EPAS/État du Sénégal. La BICIS héberge également un compte de l’État. La BIS en détient quatre, liés à des projets tels que « Relance de l’économie » ou « Reprofilage ».
L’enquête plonge dans un véritable maquis bancaire, avec :
- 1 compte à la BNDE
- 5 à la BOA
- 3 à Bridge Bank
- 1 à la BRM
- 1 à la BSIC
- 3 à la CBAO
- 4 au Crédit du Sénégal
- 1 à Coris Bank
- 7 à Ecobank
- 1 à FBNBank
- 1 à La Banque Outarde (LBO)
- 7 à NSIA
- 1 à Orabank
- 6 à Société Générale Sénégal (SGS)
- 1 à UBA
Les directeurs généraux, responsables financiers et cadres des banques concernées seront auditionnés pour éclairer la gestion de ces fonds parallèles, révélée par le rapport d’audit de la Cour des comptes couvrant la période 2019 – mars 2024.