Le Sénégal a officiellement rejoint les rangs des pays producteurs de pétrole avec l’extraction de son premier baril du champ de Sangomar. Cependant, l’enthousiasme suscité par cette nouvelle a rapidement soulevé des questions sur la répartition des recettes pétrolières et gazières.

Hier, le Sénégal a marqué un tournant historique en devenant un pays producteur de pétrole grâce à l’extraction du premier baril du champ de Sangomar. Cette étape, bien que prometteuse, a engendré des interrogations sur les gains financiers et leur répartition. Ces zones d’ombre avaient toutefois été clarifiées lors du conseil présidentiel du 21 décembre 2021, dirigé par le président Macky Sall.


Les recettes annuelles prévisionnelles de l’État sénégalais, issues de la production pétrolière et gazière, sont estimées à 700 milliards de francs CFA pendant 30 ans, totalisant 21 000 milliards de francs CFA. Les réserves de Sangomar, exploitées par Woodside, sont évaluées à environ 630 millions de barils, avec une production initiale de 100 000 barils par jour. Par ailleurs, le projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim), situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie et développé par BP, devrait générer 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an.

Ces recettes de 700 milliards de francs CFA par an seront réparties entre trois destinations : le budget général, le fonds intergénérationnel et le fonds de stabilisation. La répartition prévue est la suivante : jusqu’à 90 % des recettes seront allouées au budget annuel, un minimum de 10 % ira au fonds intergénérationnel, et la part destinée au fonds de stabilisation sera déterminée par le Cos-Petrogaz, qui en assure la gestion.

Abdoulaye Daouda Diallo, alors ministre des Finances et du Budget, et actuellement président du CESE, a précisé que ces revenus serviront exclusivement à des investissements en faveur des populations actuelles et futures. Ces investissements viseront à renforcer le capital humain, transformer structurellement l’économie et améliorer la sécurité, la stabilité et la gouvernance du pays.

Suite au conseil interministériel, un projet de loi sur la répartition des recettes a été élaboré, validé en conseil des ministres le 29 décembre 2021, puis adopté par l’Assemblée nationale le 11 avril 2022. Cette loi, composée de 23 articles, repose sur quatre principes clés : l’interdiction de toute cession ou sûreté anticipée des ressources d’hydrocarbures, la budgétisation intégrale des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, la création d’un fonds intergénérationnel et la mise en place d’un fonds de stabilisation.

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