Le Parquet financier de Paris réclame un procès pour Vincent Bolloré dans une affaire de corruption liée à l’attribution de contrats dans les ports du Togo et de la Guinée Conakry, en échange de soutien financier lors des campagnes présidentielles de Faure Gnassingbé et Alpha Condé.
Le Parquet national financier (PNF) a requis un procès à l’encontre de l’homme d’affaires Vincent Bolloré pour des accusations de corruption dans le cadre de l’enquête sur l’octroi suspect des droits de gestion des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée, entre 2009 et 2011.
Vincent Bolloré est suspecté d’avoir favorisé frauduleusement les campagnes présidentielles de 2010 de Faure Gnassingbé au Togo et d’Alpha Condé en Guinée en échange de contrats lucratifs dans ces pays. Les autorités judiciaires soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir utilisé les services de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (aujourd’hui Havas) pour obtenir frauduleusement la gestion des ports de Lomé et Conakry, au profit de sa filiale de l’époque, Bolloré Africa Logistics.
Selon les réquisitions consultées par Libération, les procureurs financiers affirment que « contrairement à ses déclarations, il est apparu que Vincent Bolloré supervisait personnellement et régulièrement les activités du groupe au Togo, qu’il avait impliqué le groupe Bolloré dans la campagne électorale de Faure Gnassingbé et qu’il avait directement influencé le recrutement » de Patrick Bolouvi, demi-frère du président togolais, en tant que directeur général de Havas Media Togo.
En échange présumé de ce « pacte de corruption », le groupe Bolloré aurait bénéficié de divers contrats, notamment celui de la gestion du port de Lomé, ainsi que de « privilèges fiscaux ». Le procès demandé par le PNF porte également sur les soupçons de participation frauduleuse d’une filiale du groupe Bolloré aux « frais de communication » de la campagne présidentielle 2010 d’Alpha Condé en Guinée, pour un montant de 170 000 euros.