Une tragédie d’ampleur inédite
Un rapport indépendant révèle un bilan bien plus lourd que celui annoncé par les autorités guinéennes concernant la bousculade survenue le 1er décembre dans un stade de N’Zérékoré. Selon ce document publié vendredi, le drame a fait 140 morts et 11 disparus, contre les 56 décès officiellement reconnus.
Un contexte de tensions
La tragédie s’est produite lors d’un match de football organisé en hommage au chef de la junte au pouvoir. Des milliers de spectateurs s’étaient entassés dans le stade du 3-Avril, largement surchargé au-delà de sa capacité d’accueil.
L’incident a été déclenché à la 83e minute après une décision arbitrale favorable à l’équipe locale, provoquant la colère de certains supporters adverses. Des jets de pierres depuis l’extérieur ont amplifié la panique, menant à un mouvement de foule fatal.
Une gestion contestée des forces de l’ordre
Le rapport du collectif des organisations de défense des droits de l’homme à N’Zérékoré met en cause l’usage excessif de gaz lacrymogène par les forces de sécurité pour disperser la foule. Cette intervention aurait aggravé la situation, piégeant les spectateurs dans une panique généralisée et causant l’étouffement et le piétinement de nombreux enfants et adultes.
Des images choquantes et des critiques envers les autorités
Des photographies présentées dans le rapport montrent des dizaines de corps alignés à l’hôpital régional de N’Zérékoré, où des familles en détresse cherchaient leurs proches disparus.
Le document dresse un tableau accablant du climat politique, soulignant la contradiction entre l’organisation de cérémonies de soutien à la junte militaire et l’interdiction des manifestations de l’opposition.
Une réponse officielle controversée
Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Ba, a mis en cause l’arbitrage et la mauvaise gestion de l’événement, tout en niant toute tentative de dissimulation du nombre réel de victimes. Toutefois, la différence marquante entre le bilan officiel et celui du rapport indépendant continue d’alimenter la controverse et les appels à une enquête approfondie.
