Face à l’escalade de la violence entourant les combats de lutte au Sénégal, la Commission nationale des droits de l’Homme du Sénégal (CNDH-S), dirigée par Amsatou Sow Sidibé, appelle à une suspension provisoire de cette discipline emblématique. Suite au décès tragique de Babacar Diagne et à la décision de la police de ne plus assurer la sécurité des combats, l’instance plaide pour une refonte du cadre de gestion de ce sport national afin d’y restaurer la sécurité et la sérénité.

Un sport en crise après des événements dramatiques

La lutte sénégalaise, considérée comme un véritable patrimoine culturel, traverse une crise sans précédent. Le décès de Babacar Diagne après le combat opposant Franc à Ama Baldé a mis en lumière les dérives de plus en plus récurrentes entourant ces rencontres. En réaction, la police nationale a annoncé son retrait de l’encadrement sécuritaire des combats, une décision qui a suscité de vives inquiétudes quant à la tenue future des compétitions.

Une demande de suspension pour un dialogue inclusif

Dans un communiqué officiel, la CNDH-S préconise une suspension temporaire des combats afin de permettre la mise en place d’un cadre réglementaire plus strict. L’objectif est d’instaurer un dialogue entre les acteurs du secteur, notamment le Comité National de Gestion de la Lutte (CNG), les promoteurs et les autorités publiques.

Parmi les recommandations de la CNDH-S :

  • Un dialogue urgent pour définir des mesures de sécurité renforcées ;
  • L’encadrement strict des flux de spectateurs avec un contrôle rigoureux des accès et des itinéraires ;
  • Une campagne de sensibilisation sur les risques et les responsabilités de chacun ;
  • Une tolérance zéro face aux actes de violence avec des sanctions exemplaires.

Un enjeu pour la cohésion sociale et la pérennité du sport

La lutte est bien plus qu’un simple sport au Sénégal : elle représente un symbole identitaire et un moteur économique pour de nombreux jeunes. Cependant, l’absence de mesures sécuritaires adaptées risque de nuire à sa réputation et de fragiliser la cohésion sociale. La CNDH-S insiste sur la nécessité de préserver ce patrimoine tout en garantissant la sécurité des pratiquants et du public.

Le débat est désormais lancé : la suspension provisoire des combats est-elle la seule solution pour instaurer un cadre sécurisé ou des réformes peuvent-elles être mises en place sans interrompre la saison ? Les décisions à venir seront cruciales pour l’avenir de la lutte sénégalaise.

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