L’examen du budget du ministère de l’Urbanisme et des Collectivités territoriales a relancé le débat sur la future réforme de la décentralisation. Les députés ont pressé le gouvernement de clarifier l’Acte 4. Le ministre Balla Moussa Fofana a tenté de rassurer. Il a assuré que « rien ne sera engagé sans évaluation sérieuse de l’Acte 3 ».
Les députés exigent un bilan clair de l’Acte 3
Le ton est vite monté à l’Assemblée. Plusieurs députés ont demandé un diagnostic détaillé avant toute réforme.
« Nous ne pouvons pas avancer sans connaître les réussites et les échecs de l’Acte 3 », a lancé un parlementaire.
Un autre a dénoncé un manque de moyens. « Les collectivités attendent encore les ressources liées à leurs compétences. Elles ne peuvent pas faire plus avec moins. »
Le débat a surtout visé les pôles territoires, au cœur de nombreuses interrogations.
Des zones d’ombre sur la réforme des pôles territoires
Les élus ont multiplié les questions.
« Pourquoi aucune dotation n’apparaît en 2026 ? »
« Où sont passés les 6 milliards votés en 2025 ? »
« Les pôles vont-ils entraîner des fusions ou des suppressions de communes ? »
Un député a mis en garde : « Nous refusons de découvrir demain que certaines collectivités disparaissent au nom de la rationalisation. »
Le découpage administratif a aussi nourri les critiques.
« Des communes ont vu le jour sans population, sans économie, sans justification territoriale. Cela doit cesser », a dénoncé un élu, réclamant des suppressions ou des fusions là où cela s’impose.
D’autres députés ont insisté sur un statut moderne de l’élu local et une réforme du mode de succession des chefs de village et des délégués de quartier, jugé obsolète.
Le ministre promet une concertation nationale
Face aux critiques, Balla Moussa Fofana a assuré vouloir avancer avec prudence.
« Nous n’irons pas vers l’Acte 4 sans concertation nationale », a-t-il affirmé.
Il a expliqué l’absence de budget en 2026.
« Les pôles territoires restent en phase d’étude. Les 6 milliards de 2025 ont financé des diagnostics, des travaux préparatoires et la construction du cadre d’intervention. »
Le ministre a écarté toute suppression automatique de collectivités.
« Aucune commune ne disparaîtra sans consultation des populations et sans critères objectifs », a-t-il insisté.
Sur les incohérences territoriales, il a reconnu des dysfonctionnements.
« Oui, il y en a. Nous allons les corriger avec méthode et dialogue. Aucun changement brutal. »
Des réformes annoncées pour les élus et les chefs de village
Le ministre a également dévoilé deux chantiers.
« Nous travaillons sur un statut de l’élu local adapté aux réalités actuelles », a-t-il dit.
Il a confirmé une refonte du mode de succession des chefs de village. « La réforme est engagée et sera harmonisée au niveau national. »
