La grève des agents des collectivités territoriales a récemment fait la une de l’actualité. Malgré des correspondances adressées au ministre de tutelle, Moussa Balla Fofana, et au Premier ministre, Ousmane Sonko, les agents municipaux n’ont toujours pas obtenu gain de cause. Mbaye Sow, secrétaire général du Syndicat Unique et Démocratique des Travailleurs Municipaux (SUDTM), a exprimé sa déception quant à la position d’Ousmane Sonko sur la question. « Il suffirait qu’il augmente les fonds de dotation. C’est la solution. Certains disent même qu’il a retourné sa veste. Nous ne sommes pas pressés, mais il nous a surpris avec ses déclarations. La grève s’est enlisée », a-t-il déclaré.
Les syndicalistes réclament le respect effectif de la loi votée en 2011 sur l’égalité des avantages entre les fonctionnaires de l’État et les agents des collectivités territoriales. Ousmane Sonko estime que cette mesure ne serait pas judicieuse, car certaines mairies ne pourront pas supporter ces charges.
« Ce qu’on propose, c’est soit de payer les gens, soit de trouver une issue dans les plus brefs délais. Il y a des mairies capables de soutenir cette nouvelle loi. Mais il y a aussi des maires qui ne gèrent pas correctement leur budget. Ils ne sont pas sérieux. C’est juste cela », a soutenu M. Sow lors de l’émission Midikeng. Cette proposition a été discutée avec le chef du gouvernement, Amadou Ba, mais selon Mbaye Sow, rien n’a été fait depuis lors.
Il a ajouté : « Certains agents dans les régions ne sont pas bien traités. Pendant les élections syndicales, j’ai visité pratiquement toutes les régions. J’ai vu des agents rémunérés uniquement avec des papiers non régularisés. D’autres n’ont ni bulletins de salaire ni matricule de solde. Certaines mairies ne se préoccupent même pas du reclassement des agents diplômés. C’est la réalité ».
Les syndicalistes ont décrété une grève de 120 heures renouvelables jusqu’à obtenir satisfaction de leurs revendications. Cependant, Mbaye Sow juge cette méthode « inefficace ». « Nous avons décrété 120 heures de grève, mais la situation n’a pas bougé. Après cette méthode, on ne peut rien faire d’autre. C’est un mot d’ordre de l’Intersyndicale, cela ne m’engage pas. La grève est légale mais il faut changer de méthode. Je soutiens entièrement la lutte, mais la façon de faire est aussi importante. Donc, mon syndicat n’est pas concerné », a-t-il déclaré.
Un agent municipal de Rufisque a ajouté que malgré la grève, certaines personnes continuent d’obtenir des pièces d’état civil. « Les gens l’obtiennent sous le manteau. La grève devrait être unanime », a-t-il commenté, précisant qu’il n’est pas signataire de l’action de grève.