Engagement pour la diversité linguistique
Le 21 février, lors de la Journée internationale de la langue maternelle, la Coalition Nationale Éducation Pour Tous (CNEPT) a réaffirmé son engagement envers la promotion de la diversité linguistique et du multilinguisme. Selon l’UNESCO, 40 % de la population mondiale n’a pas accès à un enseignement dans une langue qu’elle parle ou comprend. Dans certains pays en développement, ce chiffre dépasse 90 %, affectant plus de 250 millions d’apprenants.
Importance de l’éducation multilingue
Dans un communiqué du 22 février 2025, la CNEPT a rappelé que les langues sont fondamentales pour l’identité culturelle. L’éducation multilingue est essentielle pour préserver cette diversité linguistique. Cependant, une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines. Actuellement, seulement 351 des 7 000 langues parlées ou signées dans le monde sont utilisées comme langues d’enseignement.
Situation au Sénégal et en Afrique
La CNEPT souligne que, particulièrement en Afrique, les enfants recevant un enseignement dans une langue familière ont 30 % plus de chances de comprendre le contenu enseigné d’ici la fin de l’école primaire. Au Sénégal, 22 langues sont codifiées et prêtes pour l’enseignement. Les langues locales jouent déjà un rôle significatif dans l’alphabétisation et l’éducation des adultes, contribuant à la réduction du taux d’analphabétisme grâce à des projets tels que le PAPA et le PAPF.
Défis et recommandations
Malgré des progrès dans certains pays, comme le Mozambique où l’éducation bilingue a amélioré les taux d’apprentissage de 15 %, la généralisation de l’enseignement des langues nationales au Sénégal rencontre des obstacles. La CNEPT déplore le ralentissement de l’introduction des langues nationales à l’école élémentaire et au préscolaire, en partie dû au retrait de partenaires stratégiques tels que l’USAID. Pour surmonter ces défis, la CNEPT propose plusieurs mesures : créer un environnement lettré dans les espaces publics, augmenter la présence des langues locales dans les médias, renforcer l’enseignement en langues locales dans le secondaire et l’enseignement supérieur, collecter des données sociolinguistiques pour orienter les politiques éducatives, et recruter des enseignants compétents dans les langues maternelles, formés à un enseignement multilingue adapté au contexte.
Ces efforts visent à renforcer l’apprentissage en langue maternelle au Sénégal et à préserver son riche patrimoine linguistique.