Des djihadistes présumés ont secoué l’ouest du Mali, mardi 1er juillet, en menant une série d’attaques coordonnées contre plusieurs positions de l’armée malienne. Selon un communiqué officiel des Forces armées maliennes (FAMA) et des témoignages locaux, ils ont visé à l’aube sept villes : Kayes, Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli et Gogui.
Une offensive simultanée d’envergure
D’après l’armée, les attaques ont été lancées très tôt dans la matinée et les situations sont actuellement « suivies de près ». Bien qu’aucun groupe n’ait encore revendiqué les assauts, leur mode opératoire évoque clairement la signature du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda. Le GSIM a récemment revendiqué plusieurs opérations meurtrières contre l’armée malienne, notamment l’assaut du 2 juin contre un camp militaire et l’aéroport de Tombouctou.
Kayes, épicentre des combats
À Kayes, principale ville de l’ouest malien, des jihadistes ont pénétré la ville et affronté les forces armées, selon plusieurs témoins. « Depuis ce matin, ils attaquent le camp militaire à bord de pick-up », a confié une source policière à l’AFP. « Il y a des tirs nourris dans la ville, et de la fumée est visible près de la résidence du gouverneur », a témoigné un habitant. Des témoins ont également signalé des échanges de tirs autour des deux commissariats de la ville.
Une source militaire a affirmé avoir entendu une déflagration venant de la résidence du gouverneur, avant que les affrontements n’éclatent au camp militaire.
Une insécurité persistante au Sahel
D’autres villes frontalières du Sénégal, comme Diboli et Nioro, ont aussi été prises pour cibles. À Nioro, un responsable politique local a précisé que les attaques ont eu lieu « à la même heure, 5h40 », plongeant la population dans la stupeur.
Le Mali, en proie à une insécurité chronique depuis 2012, fait face à une recrudescence des violences jihadistes, comme le Burkina Faso et le Niger voisins. Les dernières semaines ont été particulièrement meurtrières, marquées par des raids contre des camps militaires, des pertes humaines importantes et des incursions dans des zones jusque-là relativement épargnées.
Le Soufan Center, un groupe de réflexion sur les questions sécuritaires, alerte sur les exactions commises par les armées contre les civils, notamment les Peuls, accusés à tort ou à raison de complicité avec les jihadistes. Ces dérives, selon l’organisation, alimentent les ressentiments et renforcent l’ancrage du GSIM dans la région.
La situation reste extrêmement volatile dans l’ouest du Mali, où les autorités tentent de reprendre le contrôle face à une menace toujours plus diffuse et agressive.