Al Jazeera a récemment publié un article critique sur la manière dont les forces de défense et de sécurité au Sénégal ont utilisé des véhicules fournis par l’Union européenne (UE) destinés à la protection frontalière pour réprimer les manifestations internes. Le projet en question, appelé GAR-SI Sahel, a coûté 75 millions d’euros, financés par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique, visant à lutter contre les causes profondes de la migration en Afrique entre 2016 et 2023.
Selon l’enquête d’Al Jazeera, au lieu de consacrer ces ressources à lutter contre la migration, les forces de l’ordre sénégalaises ont intégré les véhicules prévus pour la cellule criminelle aux commandements territoriaux, les utilisant lors de manifestations. Des preuves présentées à des groupes de défense des droits de l’homme ont suscité l’alarme.
Bien que le projet GAR-SI Sahel ait été mis en œuvre dans plusieurs pays, celui du Sénégal a impliqué des coûts substantiels. Des unités GAR-SI ont été établies dans toute la région pour favoriser le développement socio-économique durable. L’unité sénégalaise, créée en 2017 pour 7 millions d’euros, visait à protéger la frontière avec le Mali contre les incursions potentielles de groupes armés et les crimes transfrontaliers, y compris le trafic de migrants.
Ces unités d’élite n’ont pas seulement été déployées pour réprimer les manifestations post-électorales, mais également pour réprimer une caravane d’Ousmane Sonko en 2023. Al Jazeera a confirmé cet incident dans le sud du Sénégal, malgré le fait que ces unités étaient initialement destinées à lutter contre la criminalité transfrontalière dans les zones frontalières avec le Mali.