Après 56 jours de mobilisation contre la vie chère, le mouvement du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC) continue de faire pression en Martinique pour obtenir une baisse des prix des produits de grande consommation. Le mouvement, dirigé par Rodrigue Petitot, vise principalement les grandes enseignes de distribution. Pour renforcer le soutien populaire, le leader du mouvement multiplie les actions sur le terrain.
Depuis quelques jours, Rodrigue Petitot parcourt les quartiers martiniquais, notamment au Lorrain, afin de rallier les habitants aux manifestations. Les méthodes ont évolué : aux traditionnelles transmissions en direct sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, se sont ajoutés des marches pacifiques, des sit-in et des barrages installés sur certaines routes.
L’objectif de ces actions reste clair : accentuer la pression sur la grande distribution pour faire baisser les prix. Le RPPRAC appelle également à la fermeture de certaines grandes enseignes qui, selon eux, contribuent à l’augmentation du coût de la vie. Petitot, agacé par l’inaction perçue des autorités françaises, souligne : « On attend que ceux qui ont le pouvoir et le devoir de défendre le peuple martiniquais prennent enfin leurs responsabilités. Le ministre des Outre-mer devrait intervenir, mais il semble ignorer les Antilles, alors qu’il s’est déplacé en Nouvelle-Calédonie sous la pression. »
Vendredi dernier, une manifestation a eu lieu devant le centre commercial de Génipa, dans le sud de l’île. Sonia, 69 ans, suit le mouvement depuis le début et témoigne de l’impact des prix sur son quotidien : « J’ai des petits-enfants. Avant, je payais 2 euros pour un paquet de biscuits, maintenant, c’est 4 euros. Est-ce normal ? »
Dans la soirée, un nouveau barrage a été érigé au François, marquant une nuit plus calme que les précédentes, mais la mobilisation reste vive et déterminée.