Le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), Mody Guiro, a exprimé ses préoccupations sur la mise en œuvre du Pacte national de stabilité sociale, signé entre l’État, les syndicats et le patronat. Pour rappel, le comité de pilotage de ce pacte a été officiellement installé le 27 octobre 2025 par le Premier ministre Ousmane Sonko.

Selon le responsable syndical, ce pacte demeure, à ce stade, le seul cadre formel de concertation entre les partenaires sociaux et les autorités. Toutefois, il regrette que son fonctionnement reste en deçà des attentes.

Un dialogue social jugé insuffisant

Mody Guiro déplore notamment la faible disponibilité de plusieurs ministres, ce qui rend difficile le traitement anticipé des revendications des travailleurs. Il insiste sur la nécessité d’un dialogue sincère, régulier et inclusif, soulignant que les organisations syndicales disposent également de propositions concrètes pour contribuer à la résolution des crises sociales.

« Il ne suffit pas de mettre en place un comité et de désigner un président », a-t-il averti, appelant à une animation effective du comité de suivi afin d’examiner progressivement les dossiers en souffrance.

Des dossiers sociaux toujours en attente

Parmi les principales préoccupations soulevées figurent :

  • l’indemnité de logement des fonctionnaires,
  • les licenciements signalés dans certains secteurs,
  • les difficultés des entreprises affectées par la dette intérieure,
  • et la situation de nombreux travailleurs privés d’emploi.

Le secrétaire général de la CNTS a également alerté sur une précarité sociale grandissante, touchant désormais des catégories auparavant relativement épargnées.

Soutien au secteur privé et anticipation des crises

Mody Guiro a appelé l’État à renforcer son accompagnement du secteur privé, notamment dans les domaines à fort potentiel d’emplois comme le BTP et les industries liées à l’énergie, confrontées à d’importants arriérés de paiement.

Tout en reconnaissant la complexité de la conjoncture économique actuelle, il a insisté sur l’importance de l’anticipation et de l’évaluation régulière des engagements contenus dans le pacte. Il a estimé que le ministère du Travail, en tant que chef de file du dialogue social, devrait convoquer périodiquement les partenaires sociaux et les ministres concernés pour faire le point sur l’état d’avancement des engagements.

Un climat social sous tension maîtrisée

Enfin, Mody Guiro a rappelé que les syndicats observent une retenue depuis près de deux ans, malgré l’existence d’un plan d’action validé par leurs bases. Une responsabilité assumée, selon lui, mais qui ne saurait durer sans visibilité, échéancier clair et communication transparente des autorités.

Il a averti que le silence institutionnel et l’absence de réponses concrètes risquent de fragiliser durablement le climat social.

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