Suite à la publication de la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises et à l’annonce du président sénégalais de réévaluer les accords de pêche existants, y compris celui avec l’Union européenne, afin de restaurer une souveraineté perçue comme compromise dans ce secteur, l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal a pris la parole.

Il a souligné que les bateaux européens exercent un impact minime sur le secteur de la pêche dans ce pays. L’accord actuel entre l’Union européenne et le Sénégal, en vigueur depuis 2019, représente moins de 1% de l’activité de pêche au Sénégal, a déclaré l’ambassadeur Jean-Marc Pisani lors d’une conférence de presse sur le partenariat UE-Sénégal.

Cet accord, arrivant à échéance en novembre, sera soumis à une évaluation de la part des Européens avant toute nouvelle phase de négociations avec le gouvernement sénégalais. L’ambassadeur a reconnu que cet accord suscitait diverses perceptions au Sénégal, mais il a souligné que l’Union européenne maintient une transparence totale à ce sujet, affirmant que l’accord de partenariat pour une pêche durable est public, transparent et accessible à tous.

La population sénégalaise, comptant environ 50 000 pêcheurs travaillant principalement sur des pirogues traditionnelles, fait face à la concurrence des grands navires de pêche étrangers, notamment chinois, européens et russes, qu’ils tiennent en grande partie responsables de la diminution des ressources halieutiques.

Concernant les quotas alloués aux pêcheurs européens, l’ambassadeur Pisani a expliqué qu’ils sont autorisés à pêcher jusqu’à 10 000 tonnes par an, mais ne captent que 3 000 tonnes, alors que la prise totale de poisson au Sénégal s’élève à 400 000 tonnes par an. Il a précisé que cet accord est étroitement surveillé par des scientifiques européens et sénégalais, qui évaluent les stocks de poissons, et que les Européens ne pêchent que les excédents de ces stocks, se limitant à deux espèces qui ne sont pas exploitées par les pêcheurs locaux, à savoir le thon et le merlu noir.

Selon les estimations de l’ONU, environ 600 000 Sénégalais tirent leur subsistance directement ou indirectement de la pêche, dans un pays où la population avoisine les 18 millions d’habitants.

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