L’annulation présumée de la Présidentielle du 25 février 2024 serait le fruit d’une manœuvre politique élaborée. Macky Sall et Karim Wade, s’efforçant d’attirer l’électorat mouride, sont soupçonnés d’avoir orchestré cette décision enfreignant la constitution.
À l’approche des élections, la campagne d’Amadou Ba éprouvait des difficultés à décoller, suscitant des critiques acerbes au sein de la majorité. Le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, a déclaré fin décembre : « Les gens doivent aller voir [Macky] et lui dire que son choix n’est pas le bon et qu’il doit en choisir un autre. »
Simultanément, Macky Sall aurait renforcé ses liens avec Karim Wade, actuellement en exil au Qatar après une condamnation à six ans de prison et une amende de 138 milliards de francs CFA pour enrichissement illicite. Jeune Afrique rapporte également l’engagement de Macky Sall envers Serigne Mountakha Mbacké, le khalife général des mourides. Un membre du gouvernement explique que le président comptait sur l’électorat mouride pour assurer la victoire d’Amadou Ba, dont le soutien se situait entre 40 % et 45 %. Toutefois, l’invalidation de la candidature de Karim Wade par le Conseil constitutionnel le 20 janvier, en raison de sa double nationalité sénégalaise et française, aurait pris Macky Sall au dépourvu, selon un allié du Chef de l’État.