Alors que les débats sur les droits des femmes s’intensifient , la santé féminine reste un domaine où les inégalités persistent. L’accès aux soins, la santé reproductive et les violences obstétricales sont autant de défis à relever.
Au Sénégal, les femmes jouent un rôle central dans la société, mais leur santé reste souvent reléguée au second plan. Dans les zones rurales comme en milieu urbain, de nombreuses femmes font face à des difficultés pour accéder à des soins de qualité. Les centres de santé sont parfois éloignés, mal équipés ou manquent de personnel qualifié, en particulier pour les soins liés à la maternité.
La santé reproductive est un autre point sensible. Le taux de mortalité maternelle reste élevé, bien que des efforts aient été faits. Beaucoup de femmes accouchent encore à domicile, sans assistance médicale. Certaines subissent aussi des violences obstétricales : absence d’anesthésie, paroles humiliantes, gestes brusques. Ces réalités, souvent tues, sont désormais dénoncées par des associations de défense des droits des femmes.
La question de l’éducation sexuelle reste également taboue. Pourtant, elle est essentielle pour lutter contre les grossesses précoces, les infections sexuellement transmissibles, et pour promouvoir la planification familiale. « Une jeune fille bien informée est une femme mieux protégée », résume Aminata, sage-femme à Pikine.
Le gouvernement et les partenaires techniques ont lancé plusieurs initiatives pour améliorer la santé des femmes, comme la gratuité de la césarienne ou la mise en place de cliniques mobiles. Mais ces efforts doivent être renforcés et mieux coordonnés.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la société civile appelle à mettre la santé féminine au cœur des priorités publiques. Car prendre soin des femmes, c’est investir dans l’avenir du pays.