Une nouvelle enquête révèle l’origine des armes utilisées par les jihadistes au Sahel.
Les résultats, publiés par le Conflict Armament Research (CAR), sont alarmants.
Les armes proviennent majoritairement des stocks des armées locales.
Le Sahel, épicentre du terrorisme mondial
En 2024, 51 % des morts liés au terrorisme ont eu lieu au Sahel.
La zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger) est la plus touchée.
Le JNIM (affilié à Al-Qaïda) et l’EIGS (État islamique) y dominent la scène.
Ces groupes profitent du vide sécuritaire pour s’étendre.
Des armes militaires récupérées ou volées
L’enquête se base sur l’étude de 726 armes saisies entre 2015 et 2023.
Elles proviennent du Liptako-Gourma et de la zone du lac Tchad.
80 % sont des fusils d’assaut, mitrailleuses, lance-roquettes ou mortiers.
Elles sont d’origine militaire, rarement artisanales.
Un armement vieux, mais encore redoutable
65 % des armes datent des années 1960 à 1980.
Seulement 5 % ont été fabriquées après 2011.
Elles proviennent surtout de Chine, de Russie et d’Europe de l’Est.
Ces armes, robustes, restent efficaces malgré leur ancienneté.
Des armes issues des armées nationales
Un quart des armes saisies viennent des armées du Mali, Burkina Faso et Niger.
Elles ont été abandonnées ou saisies après des attaques jihadistes.
Les groupes diffusent leurs butins dans des vidéos de propagande.
Ils utilisent ces images pour recruter et intimider les États.
Marché noir et recyclage d’armes anciennes
Des armes circulent entre conflits régionaux, trafiquants et milices locales.
Les groupes jihadistes achètent, revendent ou échangent parfois ces armes.
Mais ce commerce reste secondaire.
Ils préfèrent garder un contrôle strict de leurs arsenaux.
Les armes ne sont pas leur principale ressource
Les jihadistes financent leurs activités autrement :
- Kidnappings contre rançon,
- Prélèvements de taxes sur les populations,
- Exploitation des ressources locales (notamment l’or).
Le trafic d’armes n’est qu’un levier parmi d’autres.
Un arsenal simple, mais adapté à la guerre asymétrique
Les groupes jihadistes utilisent des armes rustiques mais durables.
Les Kalachnikovs dominent leur arsenal.
Ces armes demandent peu d’entretien et peuvent durer des décennies.
Dans une région saturée d’armements, elles restent facilement accessibles.