À sept semaines d’une élection présidentielle décisive, Donald Trump a intensifié mercredi ses critiques contre les immigrés, ciblant notamment les communautés haïtiennes à Springfield, Ohio. Pendant ce temps, Kamala Harris cherche à capter le vote latino-américain, un électorat clé dans les États pivots. Un récent sondage place Harris en tête dans plusieurs de ces États.
Lors d’un meeting près de New York, Donald Trump a annoncé son intention de visiter Springfield, une ville du Midwest récemment au cœur de fausses rumeurs visant des immigrés haïtiens. Il a dénoncé l’arrivée massive de ces réfugiés, qualifiant leur présence de « désastre » pour cette petite ville de l’Ohio. Jouant sur les tensions, il a attisé les peurs en promettant d’éradiquer ce qu’il qualifie d’« invasion » s’il est réélu.
La ville de Springfield, historiquement paisible, a vu sa population croître avec l’arrivée de milliers de Haïtiens fuyant la crise dans leur pays. Malgré les efforts locaux pour intégrer ces nouveaux arrivants, des rumeurs complotistes circulent sur les réseaux sociaux, affirmant que les Haïtiens seraient responsables de vols et de cruautés envers les animaux domestiques. Ces fausses informations ont provoqué une série d’alertes à la bombe, perturbant la ville et forçant certaines écoles à fermer temporairement.
L’immigration, toujours un sujet sensible dans les campagnes présidentielles, est devenue un thème central du discours de Trump. Il a accusé les immigrés d’être responsables d’une supposée dégradation du tissu social américain, n’hésitant pas à les qualifier d’« animaux » et de « criminels ». L’ancien président a également critiqué Kamala Harris, qu’il accuse d’avoir ouvert les frontières, et a prédit qu’elle sera la « présidente de l’invasion » si elle remporte l’élection.
De son côté, la vice-présidente Kamala Harris s’efforce de séduire l’électorat latino-américain, un groupe démographique en pleine expansion. Invitée à une conférence à Washington par une organisation pro-hispanique, Harris a dénoncé les promesses de Trump de procéder à des expulsions massives et de rétablir des camps de détention pour immigrés. Elle s’est positionnée comme la championne d’une politique migratoire plus humaine et inclusive, espérant ainsi galvaniser le vote des minorités.
Selon un sondage de l’université Quinnipiac, Harris devance Trump dans des États-clés tels que la Pennsylvanie et le Michigan, avec une avance de cinq points. Ces États, déterminants pour l’issue de l’élection du 5 novembre, avaient joué un rôle crucial lors des précédents scrutins de 2016 et 2020. Cependant, la course reste serrée dans d’autres États comme le Wisconsin.
La stratégie de Harris repose en grande partie sur la défense du bilan économique de l’administration Biden, qui bénéficie actuellement d’une baisse du taux directeur de la Réserve fédérale, un signe de ralentissement de l’inflation. Cette dynamique pourrait lui offrir un avantage dans les derniers jours de campagne.
Harris a toutefois subi un revers cette semaine avec l’annonce du syndicat International Brotherhood of Teamsters, qui a décidé de ne soutenir officiellement aucun des deux candidats. Ce puissant syndicat, représentant 1,3 million de chauffeurs routiers, avait pourtant soutenu les démocrates lors des élections précédentes, mais son absence de soutien pourrait jouer un rôle décisif dans les États industriels comme la Pennsylvanie.
Alors que l’élection approche, chaque mouvement compte. Si Harris continue de mener dans certains sondages, rien n’est encore joué dans cette bataille présidentielle où chaque vote pourrait faire la différence.