Suite à la décision n°1/C/2024 du Conseil constitutionnel en date du 15 février, réaffirmant la nécessité de poursuivre le processus électoral conformément à ses décisions antérieures, notamment la validation définitive de la liste des 20 candidats, la présidence de la République a annoncé que Macky Sall se conformerait à cette nouvelle décision. Cependant, l’histoire récente nous incite à être prudents quant aux engagements de Macky Sall. Le 24 janvier dernier, il a publié un communiqué après une audience avec des candidats recalés, affirmant la caractère définitif et irrévocable des décisions du Conseil constitutionnel et confirmant la date du 25 février pour l’élection présidentielle.

Pourtant, le 3 février, Macky Sall a annoncé un coup d’État constitutionnel, remettant en question ces engagements antérieurs. Il semble que les discussions avec les candidats recalés n’étaient qu’une façade pour justifier ce coup d’État. Des rencontres discrètes avaient déjà eu lieu avant cette rencontre, visant à reporter l’élection. Ceux proposant des compromis, tels que « l’amnistie contre une élection inclusive », sont complices de la déstabilisation orchestrée par Macky Sall, contribuant au cycle de violence et aux décès déjà enregistrés. Il est clair que Macky Sall n’a pas renoncé à son objectif d’annuler le processus en cours en échange d’une amnistie. Cela explique son attitude dilatoire actuelle, source de spéculations diverses. Ainsi, le seul sujet de discussion pertinent avec l’administration est la date du premier tour de l’élection présidentielle. Nous appelons les Sénégalais à rester vigilants, les négociateurs à ne pas compromettre la Constitution en acceptant le report de l’élection, et le Conseil constitutionnel à constater l’inaction de Macky Sall et à tirer les conséquences : Macky Sall est manifestement un putschiste qui persiste dans sa démarche.

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