Ce vendredi 1er août, la France va larguer 40 tonnes d’aide humanitaire sur la bande de Gaza. D’autres pays européens suivent : l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Espagne prévoient des opérations similaires ce week-end, en coordination avec la Jordanie. L’objectif est simple : soulager une population épuisée, confrontée à la famine. Mais en parallèle, plusieurs ONG dénoncent ces largages. Elles les jugent inefficaces, coûteux et dangereux.
Des opérations à haut risque
Un seul avion militaire français réalisera quatre allers-retours depuis la Jordanie pour larguer les colis. Ces vols sont étroitement encadrés par Israël. Cependant, les humanitaires s’inquiètent. Certains colis tombent en mer. D’autres blessent, voire tuent des civils sur le sol. Faute d’organisation sur place, l’aide provoque parfois des émeutes. « Ces largages restent la seule option dans ce contexte, malgré les risques », reconnaît le ministère des Armées.
L’aide terrestre reste bloquée
Pendant ce temps, 50 tonnes de fret humanitaire français attendent à quelques kilomètres de Gaza. La France est prête à les livrer par camion. Mais Israël bloque leur passage. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a interpellé les autorités israéliennes :« Il faut rouvrir les accès terrestres. C’est la seule manière d’alléger les souffrances atroces des civils. »
Des ONG dénoncent une manœuvre de communication
Pour Jean-Raphaël Poitou, porte-parole Moyen-Orient d’Action contre la Faim, ces largages ne sont pas une vraie solution. « On ignore où ils atterrissent. Ils tombent sur des tentes, sur des civils ou même en mer. Certains doivent nager pour les récupérer, sans savoir nager. » Selon lui, l’accès à l’aide reste profondément inégal :« Seuls les plus forts y parviennent. Les femmes, les personnes âgées, les handicapés ou les orphelins en sont souvent exclus. C’est une opération de communication, pas de l’humanitaire. »
L’ONU lance un avertissement
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a publié un chiffre alarmant :« Depuis le 27 mai, l’armée israélienne a tué la majorité des 1 373 Palestiniens morts en cherchant de la nourriture. » Vanessa Huguenin, porte-parole de l’Ocha, renforce ce constat :« Les largages ne peuvent pas remplacer un accès humanitaire sûr et durable par voie terrestre. »