Moundou, surnommée « la rose », est une petite ville du sud du Tchad, entourée de terres fertiles, très différente de la capitale sablonneuse et poussiéreuse, N’Djamena, située aux portes du désert. Bien que la majorité de la population du Sud soit chrétienne et animiste, la plupart des rues partiellement goudronnées de cette « capitale » abritent les commerçants et les administrations musulmans, reflétant ainsi la domination du Nord et de l’Est depuis plus de 40 ans.

La présidentielle de lundi, avec les candidatures du général Mahamat Idriss Déby Itno, favori, et de son Premier ministre Succès Masra, risque d’accentuer les tensions Nord-Sud, déjà présentes depuis longtemps selon l’historien Lambo Beguerem.

Le Sud, riche et fertile, est le bastion de l’opposition depuis la rébellion de 1979 contre le pouvoir chrétien du Nord et de l’Est. Cependant, malgré son potentiel économique, le Sud est souvent négligé, profitant peu des richesses comme le coton et le pétrole qui y sont produits.

Les tensions ne sont pas seulement politiques, mais aussi économiques et culturelles. Les conflits entre agriculteurs autochtones et éleveurs nomades du Nord sont fréquents, tout comme les différences dans l’application de la justice et l’accès à l’emploi et aux ressources. Le clivage Nord-Sud, alimenté par des décennies d’inégalités et de négligences économiques, risque de s’accentuer avec les élections à venir, laissant planer des incertitudes sur l’avenir de la cohésion sociale et de l’unité du pays.

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