Revoilà Abdoulaye Latif Coulibaly. L’ancien secrétaire général du Gouvernement, sous le mandat de Macky Sall, avait démissionné bruyamment le 3 février dernier, suite à la décision du Président sortant d’annuler la Présidentielle 2024. Initialement prévue le 24 février, celle-ci s’est finalement tenue le 24 mars dernier, conclue par la victoire du tandem Diomaye Faye – Ousmane Sonko, au premier tour avec 54,58% des voix, devant l’ancien Premier ministre Amadou Bâ.
Dans un entretien accordé au journal *Le Témoin*, le célèbre journaliste d’investigation reconverti en homme politique révèle «les contours et les objectifs d’une initiative politique». Il explique : «Je me sens soulagé de savoir qu’elle va bientôt être portée sur les fonts baptismaux par un groupe d’hommes et de femmes déterminés à mener des activités politiques autour de personnalités dignes de confiance à cet égard. Je m’honore d’avoir été associé dès le début des discussions pour dessiner les contours et les objectifs politiques majeurs.»
L’ancien collaborateur de Macky Sall ajoute : «L’initiative va se concrétiser autour de celui qui incarne, par son leadership, ses compétences et son expérience, le profil d’un dirigeant capable d’assumer cette nouvelle responsabilité. Tous ceux qui ont participé aux réflexions ayant conduit à la mise en place de cette initiative ont pensé à Amadou Bâ. Il en assumera le leadership, et il accepte cette responsabilité avec enthousiasme et détermination.»
Selon l’interlocuteur du journal, les initiateurs se sont basés sur les résultats de l’élection présidentielle. «N’oublions pas, dit-il, que l’ancien Premier ministre a obtenu un score de 36%. Un score qui lui confère la qualité de chef de l’opposition politique nationale.»
Latif Coulibaly n’a pas manqué l’occasion de régler ses comptes avec l’ancien chef de l’État sénégalais de 2012 à 2024, lui reprochant «une gestion défaillante des intérêts de la candidature portée par Amadou Bâ».
Il insiste : «À l’arrivée, le comportement global de certains dirigeants dans leur localité respective, ainsi que l’attitude hostile de Macky Sall envers son candidat à la fin de la campagne électorale, auront transformé une humiliation en une terrible débâcle politique. Je parle d’humiliation en considérant l’écart enregistré entre le candidat de Benno et celui de l’opposition, mais aussi en pensant à la volte-face du président de la République qui s’est ostensiblement mis au service du Pastef.»
Pour conclure, l’ancien ministre rappelle qu’il avait «gelé ses activités au sein de Benno et de l’Alliance pour la République (APR), en attendant une initiative politique majeure» dans laquelle il «pourrait continuer son engagement politique» après avoir été «profondément blessé par tout ce qui a été fait au nom de l’intérêt d’un clan, redoutant tant la perte du pouvoir que ses conséquences».