La junte malienne a déclaré mercredi la dissolution de l’association de soutien à l’influent leader religieux, l’imam Mahmoud Dicko, l’un des rares à exprimer ouvertement ses désaccords avec les militaires au pouvoir, selon un communiqué du Conseil des ministres.

Le communiqué affirme que la « Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) », initialement créée pour promouvoir la stabilité et la paix sociales, s’est transformée en un organe politique déstabilisateur, menaçant la sécurité publique.

L’imam Dicko a joué un rôle central dans un mouvement de contestation préalable à la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé lors du coup d’État militaire de 2020. Bien qu’ayant soutenu les putschistes au début, il s’est ensuite éloigné d’eux pour devenir l’une des voix les plus critiques du régime, plaidant en faveur du retour des civils au pouvoir et s’opposant au projet de nouvelle Constitution qui a maintenu le principe de la laïcité de l’État, finalement adoptée massivement.

L’imam, chef religieux capable de mobiliser dans un contexte de restrictions des libertés sous le régime militaire, a récemment été impliqué dans une tension diplomatique entre le Mali et l’Algérie, entraînant le rappel des ambassadeurs des deux pays.

Le Conseil des ministres a justifié la dissolution en arguant que le parrain de la CMAS, Mahmoud Dicko, se livrait à des activités subversives pouvant perturber l’ordre public, en particulier lors de ses récentes visites à l’étranger et de ses rencontres officielles avec des personnalités étrangères sur des questions d’intérêt national, sans l’autorisation des autorités maliennes. Le gouvernement a également souligné que la CMAS n’avait jamais soumis de rapports d’activités ni informé l’Administration des changements et modifications intervenus en son sein, ce qui va à l’encontre de ses obligations. En février, la CMAS avait rejoint une coalition d’opposition, la « Synergie d’action pour le Mali », visant à proposer une alternative à la voie militaire.

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