Après deux jours de grève paralysant le transport interurbain, les chauffeurs de Ziguinchor ont repris le travail ce jeudi. Leur mouvement, déclenché par l’arrivée d’une nouvelle compagnie routière, a conduit à des tensions, des arrestations, et un renvoi devant la justice de sept suspects impliqués dans le saccage d’un bus.
Un mouvement de protestation contre une « concurrence déloyale »
La grève a été lancée mardi par l’Union des transporteurs routiers de Ziguinchor, dirigée par Papis Touré. Les grévistes dénonçaient l’entrée en service d’une nouvelle compagnie de transport, Mashala, qu’ils accusent de ne pas respecter les normes de sécurité et de provoquer une concurrence déloyale, notamment par la création d’une gare parallèle dans la commune.
Déterminés, les membres du syndicat ont bloqué la circulation de certains bus et tenté d’empêcher le départ d’un véhicule de la nouvelle compagnie, ce qui a provoqué des heurts avec les forces de l’ordre.
Deux jours de blocage, un retour à la normale
Le mouvement s’est poursuivi mercredi, causant des perturbations majeures pour les voyageurs. Plusieurs lignes interurbaines étaient à l’arrêt, bloquant l’accès aux villes voisines et paralysant l’activité économique locale.
Ce jeudi matin, après deux jours de négociations infructueuses et de tensions, les transporteurs ont finalement repris la route, mettant fin à la grève. Le trafic a repris normalement, au grand soulagement des usagers et des professionnels du secteur.
Sept suspects poursuivis après des violences
Mais la reprise s’est faite dans un climat encore tendu. Mardi, un bus de la compagnie Mashala avait été la cible de jets de pierres et de saccages. La police avait procédé à l’arrestation de sept personnes, accusées d’avoir participé aux actes de violence.
Ces individus ont été déférés et comparaîtront mardi prochain devant le tribunal de Ziguinchor. Le juge devra se prononcer sur leur implication dans les dégradations et leur niveau de responsabilité dans les troubles survenus.
Enjeux économiques et tensions locales
Au-delà des violences, cette affaire met en lumière les tensions croissantes dans le secteur du transport routier, confronté à une restructuration de son offre et à une multiplication des opérateurs privés. La régulation du secteur, la question des licences d’exploitation, ainsi que le respect des normes de sécurité et de concurrence seront au cœur des discussions à venir entre autorités et transporteurs.
