Pour avoir confectionné un faux jugement de naissance pour le jeune footballeur Saliou Ndiaye, les agents d’état civil Mor Seck, Sarakh Fall et Modou Thiaw risquent une peine de prison. Le tribunal des flagrants délits de Diourbel a examiné leur cas, révélant un réseau de fraude bien établi.
Hier, jeudi, Mor Seck, Sarakh Fall et Modou Thiaw ont comparu devant le tribunal des flagrants délits de Diourbel pour fraude à l’acte de naissance. L’affaire remonte à 2018, lorsque le père de Saliou Ndiaye a sollicité Mor Seck pour obtenir un faux jugement de naissance afin de rajeunir son fils de trois ans, augmentant ainsi ses chances de poursuivre une carrière professionnelle en France.
Mor Seck a contacté l’agent municipal de Khombole, Sarakh Fall, qui a ensuite sollicité l’agent du centre d’état civil de Réfane, Modou Thiaw. Ce dernier a délivré un faux acte de naissance pour Saliou Ndiaye, modifiant sa date de naissance du 3 mars 2003 à Ouakam au 3 mars 2000 à Réfane.
Devant la barre, Mor Seck a expliqué que le père de Saliou Ndiaye lui avait demandé de produire le faux document pour que son fils puisse obtenir un passeport. Sarakh Fall a alors informé Seck que les audiences foraines n’étaient plus organisées à Khombole, mais qu’elles se tenaient à Réfane. C’est ainsi que Fall s’est rendu à Réfane et a convaincu Modou Thiaw de créer le faux document.
Modou Thiaw a reconnu avoir produit le faux acte de naissance, mais s’est défendu en affirmant que ces pratiques frauduleuses étaient courantes depuis son arrivée au centre d’état civil en 1995. Lors de l’enquête, l’officier d’état civil Talla Yade a déclaré avoir licencié Thiaw pour avoir persisté dans ses manœuvres frauduleuses malgré plusieurs injonctions.
Au tribunal, Mor Seck a avoué avoir remis 25 000 francs CFA à Sarakh Fall pour obtenir le document, bien que Fall ait affirmé n’avoir reçu que 15 000 francs CFA, dont il a ensuite donné 10 000 francs CFA à Modou Thiaw. Ce dernier a confirmé cette transaction.
Le représentant du ministère public a requis une peine d’un an de prison, dont six mois ferme, pour les prévenus. L’affaire sera tranchée lors de l’audience du jeudi 6 juin prochain.